[ Review ] L’Oracle Celte des Arbres
Bonjour à tous !
On a déjà pas mal parlé ogham par ici, avec toute une série d’articles consacrés à ce sujet, or il se trouve que, parmi mes jeux de cartes, j’en ai justement un sur ce thème là. Pour continuer encore un peu dans la même veine, que diriez-vous d’une nouvelle review d’oracle ?
Cette fois-ci, place donc à l’Oracle Celte des Arbres de Liz & Colin Murray, ou plutôt dans mon cas, du Tarot Celte des Arbres. Je possède en effet la première édition de ce jeu, avant que son titre n’ait été modifié afin de mieux refléter son contenu. Malgré ce petit nom trompeur, il ne s’agit donc pas d’un tarot, mais bien d’un oracle, comptant un total de 25 cartes, correspondant aux 25 caractères de notre cher alphabet celte. Je ne possède pas la réédition de ce jeu, mais j’évoquerai tout de même quelques-unes des différences existant entre les deux un peu plus loin dans l’article.
En attendant, qu’est-ce qu’il y a dans ce coffret ? Les cartes, bien sûr, mais également un livre d’accompagnement de 123 pages en noir et blanc, un carnet de notes détachables pré-rempli pour y inscrire ses tirages et se les remémorer par la suite, et enfin, un dépliant imprimé sur lequel on retrouve la méthode de tirage associée au jeu (à photocopier pour pouvoir y retranscrire chacun de ses tirages plus en détail) ainsi qu’un pense-bête répertoriant les principaux mots-clefs associés par l’auteure aux oghams.
Plutôt axé développement personnel que divination, c’est un oracle que j’aime bien utiliser pour tout ce qui relève du domaine de la spiritualité, pour savoir quel chemin suivre et sur quoi me concentrer. Pour les questions plus terre-à-terre, je ne l’ai jamais trouvé très pertinent et je lui préfère aujourd’hui d’autres decks de ma collection (avec le Petit Lenormand en tête de liste).
A ce jour, il s’agit de mon seul et unique jeu d’ogham sur un support cartes, ma préférence pour ce système allant davantage vers d’autres formats, comme les rondelles de bois par exemple. Il existe bien entendu d’autres oracles sur ce thème, dans des styles tout à fait différents, tels que le Voice of the Trees de Mickie Mueller, ou encore le Green Man Tree Oracle de John Matthews (petite annonce au passage : ce dernier n’étant plus édité, si jamais quelqu’un l’a en sa possession et souhaite s’en séparer, je suis ouverte au troc !)
C’est le premier jeu de cartes avec lequel j’ai réussi à m’entendre et, de fait, c’est un oracle que j’ai beaucoup, beaucoup utilisé à une époque. Après mon expérience catastrophique du Tarot de Marseille, je lui suis restée tellement fidèle qu’il est resté quasiment mon seul jeu pendant de nombreuses années (le second étant l’Oracle des Druides, de Philip & Stephanie Carr-Gomm). Aujourd’hui, je le sors bien moins souvent qu’avant, mais je garde évidemment une affection particulière pour ce petit jeu qui ne paye pas de mine au premier abord, mais qui m’a permis de démêler ou d’avoir un éclairage sur bon nombre de situations.
Et puis, hey, c’est quand même le jeu qui m’a permis de découvrir l’ogham ! 😉
• Les points forts du jeu
🌿 La boîte en bois
Un petit privilège de l’ancienne édition ! Du vrai bois, avec une reproduction du design général des cartes collée dessus. Plus tard, lors de sa réédition en version « Oracle » et non plus « Tarot », ce coffret a été remplacé par une boîte en carton plastifié des plus banales.
Oui, bon, cette boîte n’est pas à se taper le derrière par terre, il y a des traces de colle dans les recoins et la jolie teinte caramel doré n’est pas toujours uniforme (oui, travailler cette matière à longueur de journée m’a fait devenir plus exigeante sur ce genre de détails), mais malgré tout, elle est en bois, et cet effort de conception mérite vraiment d’être noté. Je ne m’en sers plus pour ranger mes cartes depuis belle lurette, parce que ces dernières se promènent trop à l’intérieur à mon goût, mais hey, je vous ai dit qu’elle était en bois ?
Avouez quand même que pour un oracle ayant pour thème les arbres, c’est absolument parfait.
🌿 La qualité des cartes
… qui est vraiment EXTRA. En plus d’être agréables à regarder, les cartes de ce jeu sont plus que solides. Les miennes ont plus de dix ans, et elles paraissent encore toute neuves malgré une utilisation assez intensive pendant une longue période (mon deuxième plus vieux jeu ne peut pas se targuer d’un tel exploit, lui, loiiiiin de là). Épaisses et rigides, avec un fini au vernis brillant qui, étonnamment, ne gène pas le brassage. Les cartes ne restent pas collées entre elles, et d’un autre côté, elles ne glissent pas trop non plus, il est rare que j’en laisse une s’échapper (et pourtant, j’ai deux mains gauches).
Bref, rien de plus à ajouter sur ce point-là, ces jolies cartes sont vraiment agréables à mélanger et à manipuler.
🌿 Le format du livre
Là-dessus comme pour les cartes, l’éditeur ne se fiche absolument pas de la tête du client, car c’est un vrai livre relié qui est proposé dans ce coffret. Re-lié. Avec des cahiers cousus. Pas un petit livret blanc imprimé et agrafé à la va-vite, ni un truc broché avec la moitié des pages qui se décollent et se font la malle après trois ouvertures. Hormis quelques fines rayures sur la couverture dues aux déménagements et aux autres rares fois où je l’ai sorti de la maison, 10 ans plus tard, il est comme neuf lui aussi.
Son seul défaut ? Son contenu, malheureusement. On en parle juste après.
🌿 Son petit côté vintage
Les goûts et les couleurs sont propres à chacun, n’est-ce pas ? En ce qui me concerne, j’adore le caractère un peu ancien de ce jeu, avec ses illustrations semblables à de vieilles gravures, ses teintes monotones et quelques peu passées. On le croirait sorti d’un vieux grenier ou d’une bibliothèque aux étagères oubliées. Et ça tombe bien, parce que cet oracle, c’est mon p’tit vieux, le tout premier jeu que je me suis offert, un vrai trésor, et une relique du passé que j’aime dépoussiérer de temps en temps pour me perdre dans ses entrelacs de branchages et de feuilles.
• Ce que j’ai moins apprécié
🌿 Le contenu du livre
Côté typo, la mise en page est agréable, quelques coquilles par-ci par-là. Le contenu, en revanche, me fait un tout petit peu hérisser les poils des bras quand je le parcours aujourd’hui. Bon nombre de bêtises y sont énoncées, certaines idées reçues sur le druidisme sont invoquées un peu à tout va… D’autres éléments paraissent totalement farfelus, et je ne peux résister à la tentation de vous citer un passage qui parlera de lui-même : « Il est dit que les Druides avaient des pentagrammes sur les semelles de leurs sandales, laissant ainsi une piste de bénédictions partout où ils passaient. » (p. 94). J’aimerais vraiment savoir d’où sort cette drôle d’idée, pas vous ?
Pas de sources ni de bibliographie, ce qui manque cruellement vu la densité d’informations et de sujets abordés par l’auteure, mais on sent très clairement l’influence de Robert Graves se profiler dans ces pages. Mention spéciale au calendrier des arbres qu’auraient créé les celtes hein… Vous commencez à connaître ma position là-dessus je crois 😛
Ce n’est pas la fin du monde, j’ai moi-même commencé avec ce genre d’informations puisque c’était à peu près les seules à ma portée lorsque j’ai découvert l’univers de l’ogham, mais en approfondissant davantage le sujet par la suite, j’ai assez vite déchanté en relisant ce livre avec un œil plus averti.
🌿 La méthode de tirage proposée
L’une des particularités de cet oracle réside dans la méthode de tirage proposée avec, celle décrite dans le livre d’accompagnement. Pour (essayer de) faire simple, il faut étaler toutes les cartes les unes à côté des autres, en formant un grand carré de 5 x 5. On commence par en retourner 5, que l’on reporte sur la fiche de tirage, on les replace dos tourné en mélangeant un peu avec les voisines restées sur la table, on en pioche 5 à nouveau, et rebelote une troisième fois. De cette façon, il est possible de tirer plusieurs fois la même carte. Le dessin du tirage consiste lui en une série de trois cercles consécutifs, allant du passé au futur du consultant, et couvrant différents domaines de la vie, nommés « Fondation », « Expression » ou encore « Rêves ».
Mon avis sur cette méthode de tirage ? Je l’ai essayée à plusieurs reprises, j’ai persisté un temps avec pour finalement m’en éloigner et l’abandonner complètement. Certains l’aimeront peut-être et arriveront à s’en dépatouiller. Pour ma part, je la trouve longue, complexe et très fastidieuse à mettre en place. Il faut un certain temps avant de parvenir à en comprendre les mécanismes et, malheureusement, au cours d’un tirage, toute cette complexité empêche de garder un certain rythme, une fluidité nécessaire à la lecture des cartes. Le tirage est entrecoupé, très difficile à visualiser dans son ensemble et pour couronner le tout, les cartes sont mises de côté. Rangées ! Tout ce que vous êtes supposés regarder, ce sont les mots et signes que vous aurez reporté sur la feuille de tirage à côté.
Autre petit bémol à noter, les emplacements des cartes eux-mêmes qui, dans le deuxième cercle, correspondent aux quatre éléments traditionnels occidentaux : Terre au Nord, Air à l’Est, Feu au Sud, et Eau à l’Ouest. Au temps pour les traditions celtes.
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai besoin d’avoir le visuel des cartes sous les yeux pour me guider dans ma lecture, pour voir de quelle façon cette carte-ci interagit avec celle-là, ou comment les deux opposées par là-bas se répondent, quelles sont les couleurs dominantes, les symboles récurrents… Et puis même au delà de ça, à quoi bon avoir un deck illustré si c’est pour mettre les cartes de côté une fois tirées ? Autant découper de bêtes morceaux de papier pour écrire les noms des arbres dessus. Ça revient exactement à la même chose, et c’est gratuit.
🌿 Un ogham des arbres uniquement
Pour mon malheur, ce jeu ne s’appuie que sur l’ogham des arbres, avec l’impression que l’auteure ne connaissait que celui-ci (il y a bien les associations de couleurs qui rappellent à première vue l’Enogam, l’ogham des couleurs, mais avec tellement d’erreurs que finalement, je ne sais trop quoi en penser). Ce n’est pas non plus une surprise, comme je le soulignais plus haut, l’influence de Graves se fait énormément sentir et, de toute façon, les decks basés sur l’ogham suivant presque systématiquement cette voie, celui-ci ne fait pas exception.
Et si c’est l’ogham des arbres qui vous intéresse ? Dans ce cas, il est très bien, à condition de mettre de côté les considérations associées aux numéros des mois du calendrier astrologico-celti-lunaire etc… et d’oublier les incohérences présentes sur les cartes des forfeda, notamment la toute dernière, Mór, la Mer. J’ai beau adorer cette carte, j’ai toujours du lutter avec pour arriver à l’intégrer à l’ensemble. Je veux dire… la mer… dans un jeu où toutes les cartes représentent des arbres ? What ?!
🌿 La taille des cartes
Elles sont solides ces cartes, mais elles sont vraiment trop petites. Typiquement, c’est le genre d’oracle qui mériterait davantage d’espace pour s’exprimer (l’éditeur aurait justement pu profiter de la réimpression pour y remédier, mais j’imagine que la qualité générale ayant été revue à la baisse, une amélioration de ce côté n’était pas vraiment au programme). On a là un format à 9,6 x 6,7 cm, bien pratique à battre, mais qui ne met pas du tout en valeur les illustrations de Vanessa Card.
Voyez plutôt : une bordure blanche d’un demi centimètre qui entoure un cadre illustré d’entrelacs celtiques plutôt sympa, lui-même suivi d’un nouvel espace blanc, puis d’un second cadre comprenant différents éléments décoratifs, et enfin, la représentation de l’arbre au centre. Un peu serré le pauvre, c’est qu’il ne lui reste pas tellement de place sur la carte après tout ça. Bien évidemment, ne comptez pas sur le livre pour vous laisser admirer davantage de détails. Sur les pages consacrées aux significations des cartes, c’est pire encore : la reproduction de l’image fait moins de 4 cm et ce tout petit encart en noir et blanc est à peine lisible.
• Mes 3 cartes préférées
Pour terminer cette review sur une note positive, je vous laisse avec un aperçu des trois cartes que j’apprécie le plus dans ce deck : le Lierre (Est-il vraiment besoin de vous expliquer pourquoi ? Lierreuuuh ♥ ), le Roseau (pour son sens de l’équilibre notamment) et la Mer. Oui, c’est un comble pour cette dernière, mais bien qu’elle détonne complètement avec le reste des cartes, elle a tout de même ce petit quelque-chose en plus qui fait que je la place parmi mes préférées. Elle me rappelle d’ailleurs ce tableau de Hokusai que j’adore… Vous savez ? La Grande Vague 🙂
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4 réflexions sur « [ Review ] L’Oracle Celte des Arbres »
Bonjour et merci pour votre article🙏 je viens d’acheter l’oracle et j’ai vraiment des difficultés à déchiffrer ses messages à cause de ce tirage particulier. Comment procédez vous exactement lorsque vous faites votre tirage à votre manière ? Comment disposez vous les cartes et comment les classez vous lorsque vous les tirez ( quelle carte indique quoi sur ma situation ou mon présent ou mon futur ect)
Je vous remercie beaucoup 🙏🌲
Morgane
Bonjour Morgane 😊🌿
Ce jeu peut être utilisé comme n’importe quel oracle plus « classique », ou même tarot. Selon la question posée, j’utilise un tirage dans lequel chaque emplacement de carte correspond à une idée / un thème en relation avec la question ou situation analysée. Quelques exemples :
– 1. Passé / 2. Présent / 3. Futur
– 1. Situation, problème / 2. Cause, fondation / 3. Solution
– 1. Solution possible / 2. Solution alternative / 3. Comment choisir entre les deux
Ce serait certainement plus clair avec un visuel, mais il existe des tonnes de tirages et de lectures possibles, (beaucoup sont disponibles sur Pinterest pour ne citer que cette plateforme). Pour ma part, j’ai tendance à m’en tenir à des tirages courts avec ce jeu, rarement plus de 3/4 cartes pour ne pas compliquer le travail d’interprétation plus que nécessaire – surtout en phase d’apprentissage, ça évite de se décourager 🌙🔮
Je l’ai acheté il y a pas longtemps, et je vous avoue que j’ai eu de la penne a comprendre, comment tirée vous les cartes avec ce jeu ?
Désolée pour la réponse tardive, je n’ai pas reçu de notification pour ton commentaire.
Comme dit, je me suis complètement affranchie du tirage fourni dans le livre d’accompagnement, le trouvant trop lourd à mon goût. J’utilise ce jeu comme n’importe quel autre oracle, en m’appuyant sur les interprétations de l’Ogham que j’évoque dans cet article. En espérant que ça réponde à ta question 🙂